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Les guerriers oubliés...

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Les guerriers oubliés... Empty Les guerriers oubliés...

Message  Lubukill Mer 25 Avr - 13:49

Journal de Lubu, un Homme parmi tant d'autres.

bientôt un an, cela fait presque un an que je suis engagé...Volontairement ou pas, de toute façon rien n'est bien différent, qu'on y soit de notre plein gré ou pas, on y est et c'est tout ce qui compte, on se tient droit, entre nos camarades, dans notre régiment, un inconnu parmi tant d'autres, reconnus uniquement par le nom du régiment, le drapeau qu'arbore le sergent, le prestige de l'officier commandant ou, bien plus rarement, le prestige du régiment. En l'occurence, ce pourquoi nous sommes connus, nous, les soldats qui servions sous une bannière qui servait sous un commandant qui servait sous un Maréchal qui servait lui-même sous l'Empereur, c'était notre appélation, le IVe Corps d'Armée Français. Pourquoi nous sommes connus, je n'en sais rien, peut-être parce que nous vainquons nos ennemis à chacune de nos batailles, peut-être parce que notre cavalerie n'a pas d'égal, peut-être parce que nos Grenadiers sont parmi les meilleurs maîtres de la bayonette jusqu'alors ? Peut-être parce que notre artillerie a rasé des lignes d'ennemis avant même que nous ne l'ayions engagé ? Je ne sais pas, et je ne veux pas connaître les raisons de chacun. Selon moi, notre célébrité, nous la tenons aux uns et aux autres, à chaque Homme comme à chaque ensemble, chacun ne serait rien sans les autres, et chaque autre ne serait rien sans les uns...

Passée cette petite introduction, je me permettrai de relater ici, dans ce récit que je rédigerai à la manière d'un journal et non d'un roman rétrospectif, notre dernière bataille, la dernière bataille du IVe Corps d'Armée Français, de ce corps soudé, comme un seul homme, comme un être unique, la dernière bataille, et surtout, leurs dernières batailles, à tous ces hommes qui ont combattu ensemble, qui ont partagé la vie et la mort sur ce champ de bataille, à tous ces hommes qui, sans broncher ou hurler de peur, se sont jetés sur nos ennemis, eux aussi des hommes, et les ont combattu jusqu'à l'arrêt de leur cœur et de leur respiration...

17 Novembre 1804 :

Nous campions à quelques kilomètres à peine d'une rivière dont je n'ai jamais cherché à retenir le nom. À proximité d'un gué dont les sentinelles surveillaient le passage et l'autre côté. L'heure était tardive, le soleil se couchait au loin, à l'horizon, tandis que les astres apparaissaient dans les cieux et que la lune pointait son scintillement derrière nous. L'agitation régnait dans le camp, pour deux raisons bien particulières et dérangeantes. Les voici chacune exposées :
Premièrement, plus tôt dans la journée, le campement était établi, après un bref examen du terrain, le Colonel Pierre et le Lieutenant Mat en avaient conclu la même chose, la cavalerie serait impraticable sur ce terrain. La rivière était imposante, et l'unique gué, de cinquante mètres de long, était d'une largeur trop importante pour que la cavalerie puisse traverser en sécurité, en fait, il aurait fallu une trentaine de secondes à un cheval endurci pour traverser ce gué, le Colonel s'était donc résolu à laisser les chevaux à l'écurie de fortune et à prendre les armes aux côtés de régiments d'infanterie, il divisa donc les Hussards, non sans problêmes, car la plupart étaient si mécontents qu'il plusieurs hommes pour empécher les belligérents d'en venir aux mains. Le pire d'entre eux, c'était celui que l'on surnommait Fire, un noir de peau, très impulsif, avec un vocabulaire cru et franc et des épaules carrées. Lorsqu'il avait appris que la cavalerie ne monterait pas mais se joindrait à l'infanterie, il s'en était fallu de peu pour qu'il assome le Colonel d'un coup de poing, ses hurlements retentissaient dans tout le camp...Oh, dieu, je me souviens si bien de ce qu'il a marqué que je serais capable de le rédiger...
-Mais tu te fous de moi ? À quoi ça sert qu'on soit un régiment de cavalerie si on doit se joindre à l'infanterie pour une putain de rivière ? T'as peur que ça pue le cheval mouillé ? À ta place j'aurais peur que ça pue autre chose, la pisse en l’occurrence !
Pierre n'avait pas relevé les insultes, pour autant, il aurait pu le faire fusiller sur le champ, mais, malgré tout, il avait toujours laissé passer les insultes de Fire, tout comme tous l'avaient fait, car, malgré la vulgarité excessive de son langage par moments, surtout lorsqu'il s'adressait à ses supérieurs hiérarchiques, il le disait d'une sorte que les officiers n'osaient jamais lui répondre, ou même le punir...
Ainsi, nous fûmes répartis dans l'infanterie pour équilibrer, certain, allèrent volontairement, d'autres furent répartis aléatoirement. Personnellement, j'étais tout de suite dans le 45e, ainsi que Mat, Fire, Faraam, Kerll, Hadrien, Mickael et Manovis. Les autres furent éparpillés dans les différents régiments de piétons et je ne les revis plus ce jour-ci.
La deuxième raison de l'agitation grandissante, c'était le rapport du Général Kahlan, second commandant du IVe Corps d'Armée Français, qui était parti en éclaireur de l'autre côté de la rivière, il avait annoncé d'une voix neutre, dénuée de sentiments et sans aucune crainte...
-Ils sont au moins cinq fois plus nombreux que nous de l'autre côté, ces pourceaux d'anglais... De l'infanterie de ligne et des fusilleurs, ils n'ont cependant ni artillerie ni cavalerie, mais comme notre cavalerie a été dispersée parmi l'infanterie, nous n'aurons que l'artillerie sur eux. Les ordres nous ordonnent de tenir la rivière à tout prix, et c'est ce que nous ferons malgré tout, rompez.
Un silence de mort s'était abattu sur le camp, puis, d'une seule voix, un cri de protestation s'était élevé dans l'intégralité du campement, tous hurlaient au suicide, à la tyrannie, au sacrilège, à l'idiotie et j'en passe, tous hurlaient que ce serait une perte de vies humaines que de tenir ce gué, et pourtant, les officiers de chaque régiments acquiescèrent et partirent sans autre forme de procès.
Moi aussi, j'ai protesté, de toute la force de mes poumons, mais voyant que je n'étais pas écouté, j'ai décidé de retourner dans ma tente. Me frayant donc un chemin dans la foule de soldats, je partais dans l'intention de passer le reste de la journée à relater dans ce que vous lisez à présent les événements lorsque, sur le chemin, alors que je passais devant un pseudo champ d'entrainement aménagé avec des épouvantails précaires et des vêtements déchirés, j'entendis un homme, seul, dans ce champ, et des bruits de coups étouffés. Tournant la tête, je reconnus Xam, Sergent Chef du 45e d'infanterie de ligne, avec qui j'allais combattre lors de l'attaque anglaise. Intrigué, je m'approchais alors qu'il frappait sans retenue des mannequins inanimés. En me voyant, il frappa un dernier mannequin qu'il transperça d'un coup puissant, puis, retirant son arme de son adversaire fictif, il vint me saluer, rouge de colère ou de fatigue, de la sueur ruisselant sur son front et ses joues, et son haleine empestant la fatigue. Il sourit, révélant des dents jaunes d'un entretien négligé après une telle marche depuis les jours précédents. Je lui rendit son sourire, mes dents n'étant pas mieux entretenues que les siennes, et je lui dit, remarquant la rougeur de son visage malgré une température ni trop chaude ni trop froide.
-Comment vas-tu ? Je ne te sens pas dans ton assiette...
-Personne n'est dans son assiette de nos jours... -m'avait-il répondu.- Et ça va comme tous ceux qui sont ici, à attendre la mort, mal. Je te donne ma parole, et je le jure devant le bon Dieu s'il existe, que si par le plus grand des miracles je venais à me sortir vivant de cette bataille, je quitterais cette armée...

J'en étais si révolté que j'en perdit l'usage de la voix, je le fixais, d'un air si ébahi que je ne pouvais plus bouger le moindre morceau de mon visage tandis que le sien restait sinistre. Enfin, lorsque je retrouvât enfin l'usage de la parole, ce fût pour ne dire qu'un seul mot, le mot qui sort de la bouche de tout ignorant, le mot que chacun dit lorsqu'il ne sait pas ou ne veut pas savoir...
-Pourquoi ?
Il semblait s'attendre à cette question, car un mince sourire s'étira sur ses lèvres, les commissures de ces dernières se rabaissèrent aussitôt, et il ne mit que quelques secondes à formuler sa phrase...
-Je suis sur que tu le sais...Les officiers n'en font qu'à leur tête, ils ne considèrent l'avis de personne tant qu'on ne leur fait pas des boniments, et qui ne s'intéressent qu'à leurs personnes. Ces officiers qui dans leur auto considération, semble se moquer considérablement de ceux qui servent sous leurs ordres...Ces...

Il s'interrompit, baissant la tête pour marmonner un juron que je n'entendit pas, lorsqu'il releva la tête, il me fixa d'un regard si intense que je compris aussitôt le fond de sa colère, depuis ce moment, je sais, et le mot pourquoi ne me vient même plus à la bouche... Il prit congé de moi, et je suis retourné à ma tente pour écrire ça. Je n'ai été dérangé que pour le dîner, où rien de notable ne s'est passé, j'ai mangé une ration de nourriture plus consistante que d'habitude, probablement parce que nous allions tous mourir le lendemain, et je suis retourné dans ma tente pour écrire et me reposer, demain sera une journée bien longue, mais ce sera la dernière, par conséquent il nous faudra en profiter, je m'en vais de ce pas m'allonger dans mon lit, pour ne me réveiller que demain, peut-être cette œuvre sera inachevée, peut-être sera-t-elle achevée par un autre, aujourd'hui je n'en sais rien, aujourd'hui, je pose ma plume dans l'encrier et la tête sur l'oreiller, et je dors...

18 Novembre 1804

Je profite d'un moment d'accalmie pour relater ici les évènements de cette matinée surchargée, et ce seront probablement les dernières lignes qu'on lira de moi, car je ne verrai surement pas le crépuscule ce soir...
Ce matin, à huit heures tapantes, le clairon du Maréchal des Logis Kerll nous aura réveillé, pour la plupart en sursaut, d'autres sans problême. Certain étaient même déjà réveillés, ce qui était d'ailleurs mon cas. Je m'étais arrosé le corps et le visage avec mon outre d'eau, car je savais que je n'y boirais plus de ma vie, et je m'offrais le luxe d'aller au matin profiter de l'air frais, pour me rafraichir les idées. J'étais sur de ce qui allait m'arriver, j'en suis d'ailleurs encore certain, je sais que je ne vivrais pas plus longtemps que cette bataille, mais je n'ai pas peur, la seule chose qui m'effraie, c'est de mourir sans avoir emporté au moins deux de ces sales rosbeefs avec moi...
Je n'étais pas le seul à m'être levé à une heure aussi matinale, sur le chemin de l'entrée du camp, je croisais Xam, qui me serra la main avec force, après les échanges de politesses d'usages et quelques tapes sur l'épaule, nos chemins se séparèrent, peut-être pour ne jamais se retrouver ailleurs que dans la mort. Tandis que je le regardais s'éloigner, une idée fugace me traversa l'esprit, s'il s'en était tiré jusqu'ici, pourquoi mourir maintenant ? Tandis que je chassais cette sotte idée de mon esprit, je croisais le chemin d'un autre vétéran, l'un des seuls hommes à être noirs de peau. À la carrure imposante, au visage sévère et presque toujours contrarié, aux répliques froides et sans détours, celui que l'on avait surnommé Fire...

à peine m'entendit-il arriver qu'il me lança, sans même se retourner ou me serrer la main, d'une voix faible, mais légèrement enjouée, comme s'il était amusé de la situation...

-Tu t'rends compte ? Dans deux jours, ça fera un an que je suis dans ce foutu corps d'armée, un an que je suis les ordres suicidaires de ce maudit général qui a plus à faire du prestige des victoires que des pertes... Je suis sur qu'aujourd'hui il trouvera le moyen de se tirer avant la bataille et de nous laisser nous faire massacrer, qu'il récoltera la gloire du survivant et qu'il sera assigné à un autre corps de malheureux...Et dire que nous, pauvres hommes de lignes, soutenus par nos piêtres officiers, eux-même soutenu par le seul brave de l'Etat Major, le Maréchal, on va tous crever ici...
-Il ne récoltera que la honte d'avoir fui, et non la gloire d'avoir survécu.
-C'est lui qui en décidera, car il sera le seul à pouvoir témoigner de son voyage.

Il poussa un juron, et hurla vers le ciel, vers les anglais qui s'assemblaient au loin, et vers le Monde...
-SI JE SURVIS A CETTE BATAILLE, JE BUTERAI CE GENERAL AUSSI BIEN QUE JE ME FERAI CES FOUTUS ANGLAIS !!!!!

impressionné par sa conviction inébranlable, je remarquais qu'il n'était pas mécontent d'être ici, au contraire, il aimait ça, se battre, pour affronter des hommes qui pensaient être forts, des hauts gradés qui étaient l'exemple à suivre pour les pauvres soldats, et il aimait non pas tuer ces gens, mais leur montrer qu'ils sont loins d'avoir un niveau suffisant pour s'imaginer le vaincre...Tandis que je m'éloignais, je lui lançais un dernier regard, il mettait chaque jour sa place en jeu dans le IVe corps d'armée français, tout ça parce que ses convictions divergaient de celles de l'Etat Major, mais qui avait raison au final ? Un soldat qui se battait sur le front depuis presque un an ? Ou des commandants qui avaient l'expérience militaire des années passées au commandement ? Tandis que j'y réfléchissais, la trompette sonna...

Tout se passa alors à une vitesse stupéfiante, les hommes se vétirent puis sortirent des tentes, chacun se réunit devant le cuisinier qui offrit à chacun un petit déjeuner frugal mais suffisant, le dernier de la vie de bien des hommes. Je dois admettre que c'était délicieux... Le Maréchal fit un discours à ses hommes, expliquant ô combien il était heureux d'avoir avec lui tous ces hommes, disant à tous qu'ils mourraient en braves, que ce soit d'une balle ou d'un coup de baïonnette, Disant à tous qu'ils avaient été de grands hommes, et qu'ils en seraient encore, dans la vie comme dans la mort, puis, poussant un cri de guerre, qui se répercuta à des kilomètres à la ronde lorsque nous lui répondirent d'une seule voix, il descendit de l'estrade improvisée.
Le Général n'eut rien à rajouter, de toute façon, après l'extase passagère que le général nous offrit nous ne voulions pas de paroles d'un charognard. chacun repartit dans sa tente, et nous y sommes depuis cette minute.
J’entends le clairon de Kerll, et Xam lit déjà par dessus mon épaule ce que je rédige, il est pour nous l'heure de partir au combat, et je laisse ici, peut-être, mes dernières pensées, je suis fier d'avoir connu tous ces hommes, mais en particulier, je suis fier d'avoir connu ces deux Hommes, ces solides gaillards qui n'ont jamais rien lâché, ces hommes qui ont subi les bons comme les mauvais coups, ces hommes qui n'ont jamais rien lâché, et ces hommes qui, à mes côtés, s'en vont à la guerre pour la dernière fois peut-être, à vous deux principalement, Xam et Fire, deux vétérans à qui je dois beaucoup, je suis fier que nos vies soient liées jusque dans la mort...

Spoiler:
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Message  Lubukill Lun 11 Juin - 22:58

J'aimerais tant ne plus avoir à tenir cette plume, et ne plus pouvoir écrire. La mort aurait été un bien piètre châtiment comparé à ce que je suis obligé de supporter. J'ai froid, et l'espèce de bouillie dégueulasse qu'ils m'ont fait ingurgiter me donne des maux de ventre, ils ont au moins eu la décence de me filer un seau, qui est déjà rempli à moitié....Un peu plus maintenant. Je ne vois plus flou, et c'est d'ailleurs pour ça que j'écris, mon bras droit est intact, car j'ai su le protéger, mais je ne sens plus le gauche à partir de l'épaule. Qu'ils soient tous maudits ! Qu'ils soient tous damnés et qu'ils pourrissent en Enfer ! Ces rats, ces pourceaux d'Anglais ! Peut-être que ceux qui liront un jour cet ouvrage, si tant est que ces vermines ne l'enterre pas avec mon corps, je vais relater l'histoire de cette bataille, bataille qui marqua la fin du IVe Corps d'Armée Français...

Après avoir terminé mes lignes, j'ai regardé Xam droit dans les yeux, il m'a regardé, et a sourit, sans un mot, ce sourire voulait tout dire pour moi comme pour lui. Il me tapa sur l'épaule, puis, me tentant la main, m'aida à me redresser. Nous prîmes tous deux nos fusils que nous avions déposé à terre, quelques mètres plus loin, puis, après un dernier regard échangé, nous sortîmes de la tente. Je glissais alors ce texte dans ma sacoche, à la place de balles, il m'en restait cinq, sans compter celle qui se trouvait dans mon canon. J'étais sûr de mourir avant d'avoir pu en tirer l'intégralité, ou alors la mélée serait déjà engagée. Trente balles par Hommes, c'était bien trop...
Nous rejoignîmes alors le 45e Régiment d'Infanterie de Ligne. L'officier commandant, Aussenac, tirait une tête de cadavre. Comme s'il était déjà mort avant même d'avoir prit un traît. Mat, qui portait le drapeau plaisantait quand à lui avec Faraam et Mickael, je les rejoignit rapidement à la fin de la ligne, prenant place par ailleurs. Je remarquais alors que je m'étais posté derrière Fire, et que Xam était à l'autre bout de la ligne, juste derrière Aussenac. Sa proximité me manquait déjà, je voulais être près de lui dans la ligne, ne fusse que pour me rassurer. Mais j'avais Fire et Mat, ainsi que Mickael, j'étais déjà bien entouré. D'un coup d’œil circulaire, je passais en revue toutes les personnes que je reconnaissais. Je vis Pierre dans les Voltigeurs, accompagné de Sukesa. Mais je ne vis aucun Hussard de plus, probablement me tournaient-ils le dos...
Bastien et Kahlan passèrent devant nous, chacun tentait d'arborer un air fier. Le silence se fit alors, sauf Mat qui plaisantait encore à voix basse, Bastien passa ses troupes en revue, et nous exposa alors à tous la stratégie mise en place.

-Les Anglais ont confiance en leur nombre, aussi nous joueront sur cette confiance. Le 2e Grenadier se postera à la gauche du gué et tiendra la position aussi longtemps que les Anglais n'auront pas avancé dans l'eau, poussés par le nombre. Alors, ils chargeront le centre de l'armée anglaise, les désorganisant. Les voligeurs tireront sur l'armée ennemie depuis la butte à droite, Les sapeurs Canadiens construiront des défenses pour les empécher de se faire tirer dessus trop facilement. Le reste, vous tiendrez le centre,et vous attendrez que les Grenadiers engagent le corps à corps pour les suivre. Tout se décidera à la baïonnette et dans l'eau, alors vous devrez être courageux, tous autant que vous êtes. Je ne vous cacherai pas que je ne crois pas en cette victoire, mais, même si nous mourrons, nous inscrirons dans l'Histoire le nom du IVe corps d'armée Français, AOUH !!!!

Une clameur titanesque s'éleva du camp, moi-même, je hurlais et je levais les bras, répondant à l'appel aux armes du Maréchal par des cris bestiaux. Dans le but que l'écho soit à jamais inscrit dans l'air environnant, et que tous ceux qui passeraient un jour dans les ruines de notre camp entendent notre voix et notre rage avant la mort. Alors, Bastien hurla par dessus les clameurs tonitruantes de ses hommes :

-SOLDATS...MARCHE !!!!

Nous avons alors marché, un air féroce imprimé sur nos visages et une rage viscerale nous rongeant le corps. Nous n'étions plus des Hommes à cet instant, nous étions des soldats, des bêtes, des monstres. Le temps, la fatigue, rien n'avait plus d'emprise sur nous. Je ne me souviens plus combien de temps nous avons marché, mes souvenirs ne remontent que lorsque nous vîmes l'armée anglaise de l'autre côté de la rivière. Certain avaient un air fatigué, d'autres déterminé, nous reconnaissions aisément les recrues des vétérans, les frais des usés, les jeunes des vieux. En nous voyant, un rire les prit, mais il s'escompta vite lorsque leur officier supérieur leur hurla quelque chose d'incompréhensible pour nous. Il nous regardait avec respect, un respect mélé d'une crainte. Tandis que sur le visage de chacun d'entre nous était gravé le masque du démon. L'anglais comprit alors que cette victoire ne serait pas aussi facile qu'il l'avait prévu, comme en témoignait la formation de son armée, en tas prêt à charger à travers la rivière.

J'entendis alors le Colonel des Voltigeurs ordonner l'ordre de tirer tandis que les sappeurs avaient déjà préparé leur position, des sacs de sable et des murs de terre. Alors, les Charleville se mirent à tirer, et nous vîmes dans les rangs ennemis des trous se faire. En plissant les yeux je remarquais aussi que le chapeau de leur Maréchal était tombé de son crâne, et j'entendis Nade pousser un juron. Leur Maréchal, Général ou quoi que ce fut se replia alors plus en arrière, pour éviter de se faire tuer si bêtement. Les soldats anglais semblaient désorganisés, et nous attentions avec la même férocité. Ils approchèrent, troublés, et les officiers de la ligne nous ordonnèrent alors de tirer.

L'échange de tirs fut rapide, deux salves par camp. Nous avions le premier feu, mais je ne sais pas combien d'ennemis sont tombés à nos tirs. Ce que je sais, c'est que Manovis, près de moi, a succombé à une balle dans le torse, et que plusieurs hommes du 45e et du 2e ont péri avant même d'avoir pu affronter l'ennemi. Néanmoins, cela n'enlevait rien à la détermination des survivants. Chaque fois que l'un d'entre nous tombait, deux d'entre eux étaient abattus. Et bien qu'ils furent bien plus nombreux, ils se retrouvèrent rapidement désemparés. Alors, sur un ordre de l'officier d'infanterie de la ligne la plus au centre, les Anglais s'élancèrent dans le gué.

Ce fut ce que nous attendions tous. Les rosbeefs, de plus, n'avaient, pour la plupart, pas pris le temps de recharger avant de s'élancer dans l'eau. J'en ai vu certain finir en courant, d'autres jeter la cartouche qu'ils avaient dans la main, et d'autres encore qui n'avaient pas tirer lors de la précédente salve. Nous attendions, les criblant de balles aussi vite que nous le pouvions, alors, Bastien sonna la charge, et les Grenadiers, après avoir rechargé leur dernière balle, s'élancèrent au corps à corps, suivis tout de suite par Bastien et Kahlan, descendus de cheval pour s'élancer au front avec les Grenadiers.
Le contact fut intense, je les regardais avec des yeux envieux, car pour eux commençait la danse de la mort, la Danse finale, les derniers pas que chacun ferait dans ce monde, emportant chacun avec lui des ennemis, ou pas, glorifiant son nom ou, au contraire, le couvrant de honte et de mépris. Je me préparais à m'élancer selon les ordres de Bastien, j'attendais qu'Aussenac hurle l'ordre de charge, au lieu de ça, ce que je lui entendit eut pour moi l'effet d'une balle dans le poumon.

-Tirez dans la mêlée, ne vous souciez pas des pertes, nous devons réduire l'armée anglaise le plus possible.

Tous les hommes de la ligne se tournèrent alors vers lui. Incrédules. Il ne se souciait guère de ses camarades, tout ce qu'il voulait, c'était faire un maximum de pertes, alliées ou ennemies. Personne ne regardait plus la mêlée, dont moi, fixions le regard sur Aussenac, qui avait un air tout à fait sérieux, et impatient.

-Mais tu te fous de notre gueule ? Il faut charger bordel !

C'était Xam, qui le regardait avec tant de férocité qu'on aurait cru qu'il allait l'embrocher d'une seconde à l'autre, Aussenac le fixa, impassible, et lui répondit sans la moindre expression :

-Je suis tout à fait sérieux, alors si vous ne voulez pas que leur sacrifice soit vain, ob...

Il n'eut même pas le temps de finir sa phrase. Je ne sais pourquoi ou comment, mais je le vît alors à quatre pattes, fixant le sol, tourna le dos à Xam qui le fixait d'un air rageur, puis, détournant le regard, il empoigna son arme et poussa un long cri de guerre tout en courant, seul, vers la mélée qui se déroulait une trentaine de mètres devant nous.

-Abattez le !

Aussenac avait hurlé cet ordre d'une voix forte, quoique légèrement douloureuse. Je compris alors que Xam l'avait frappé, et un sourire étira mon visage, et qui l'étire encore lorsque je repense à cet épisode. Et tandis qu'Aussenac s'attendait probablement à voir des fusils se lever vers Xam, ce que nous lui offrîmes comme spectacle m'aurait tué si je fus à sa place.
Hurlant de concert, comme si nos voix n'étaient qu'une, nous chargions derrière Xam, désobéissant au Lieutenant que nous laissions planté dans la terre humide et fraîche, n’obéissant qu'à notre fraternité et notre camaraderie envers les Grenadiers. On ne reconnaît les vrais frères que lorsqu'on en a le plus besoin, et cet épisode est la preuve que le IVe Corps d'Armée Français est plus qu'un corps, c'est une famille où chaque Homme est frère... Fire, à ma gauche, était celui qui hurlait le plus fort, et un rictus étirait son visage comme s'il était étiré de chacune de ses oreilles. En quelques secondes à peine, nous rejoignions la mêlée, et la danse de la mort commença pour nous aussi...

Alors, tandis que je m'engouffrais dans la mélée, je repérais déjà mes camarades pour m'assurer des axes sûrs où presque, je repérais devant moi Xam, qui avait tué trois anglais en une seconde à peine, enfonçant une balle dans le ventre du premier et la baïonnette dans la gorge du second, il n'avait pas retiré l'arme qu'il mettait son poing sous le nez d'un troisième, le lui brisant et envoyant l'os perforer le cerveau du rosbeef si tant est qu'il en eût un. À ma gauche, toujours, l'éclat noir de la peau de Fire se distinguait parmi nous tous tandis qu'il tirait au hasard dans le tas rouges en face et qu'il s'enfonçait, seul contre trois hommes, un rire sauvage sortant de sa gorge tandis qu'il accompagnait chacun de ses mouvements d'une grande exclamation joviale.
Puis vint mon tour, à moi, puisque j'étais de ceux qui couraient vite pour chopper les chevaux ennemis après avoir tranché la jambe du cavalier ennemi puis sa tête avant qu'il ne tente quoique ce soit.

Je ne suivis pas l'exemple de mes amis, car nos styles diffèrent, ni celui des hommes qui me suivaient car je n'avais pas le temps de me tourner pour les observer, d'un seul mouvement, je soulevait mon fusil, le portant à l'épaule, et je tirais. Le coup partit, sec, imprécis, aléatoire, mais j'ai vu un anglais tomber de concert, un anglais légèrement sur la gauche par rapport à celui que je visais, mais je savais que c'était moi qui l'avait abattu, d'une simple balle... Puis, décalant le fusil de mon épaule pour le porter plus bas, au niveau du sternum, sur la droite car je suis droitier, et j'avançais vers un anglais au milieu de la mélée. Cet anglais, un simple anonyme, n'a pas tenu trois passes, il a attaqué le premier, d'un coup d'estoc que j'ai esquivé plutôt que de le parer, soulevant haut le fusil, j'en abattais le canon sur son crâne, que j'entendis se briser sous la violence de l'impact. Par sécurité je lui ai enfoncé mon arme dans le cœur alors qu'il gisait dans l'eau et le sang, Puis, prenant le temps de la retirer, j'engageais un groupe de deux hommes qui se ressemblaient tant que je les soupçonne d'être des jumeaux. Les deux anglais attaquaient avec une parfaite coordination, si bien que j'en ai gardé une marque bleue sur l'épaulé gauche, brisée par une attaque visant mon crâne. Je n'ai pas de souvenir précis de ce combat sinon qu'il était très intense. Le premier que j'ai tué est celui qui a démis mon épaule, empoignant mon arme à une main, je faisait mine d'attaquer l'autre quand, d'une torsion rapide du poignet et une rotation de l'épaule, je plantais l'autre frère dans la poitrine. Sans retirer mon fusil du corps de l'homme responsable de mon handicap de l'instant, je me tournais vers l'autre et, d'un geste précis, je le frappais à la tempe, et lui arrachait son arme des mains pour la lui enfoncer plus au centre du corps...

Très brièvement alors, et pour la première sur les deux fois pendant cet affrontement, j'ai reculé, dans le seul but de remettre en place mon épaule, je saisissais alors le Sergent Desaix, homonyme du Général mort à Marengo, peut-être un frère ou un cousin ? Je ne le lui ai jamais demandé... Par le bras et lui demandait de m'aider, il était couvert de sueur et de sang, et un trou sous l'une de ses côtes témoignait d'une blessure « sans gravité pour un Grenadier » me disait-il avec le sourire... Il m'aida à remettre mon épaule en place, et, avec le sourire, me donna même ce qu'il appelait son « couteau à beurre », une lame très courte, avec laquelle il serait difficile de trancher de l'anglais, mais il me fallait une arme, et j'acceptais avec plaisir ce présent. Après une brêve accolade, il repartit à l'assaut vers la droite, et je poussais au centre, ayant repéré Tardet et Gizmo, deux hommes que j'ai formé et qui sont devenus des amis proches, aux prises avec un groupe d'anglais qui les harcelaient, commandés par un officier au tricorne de travers, et un nez brisé. À peine arrivé dans le tas que l'avantage changea de côté, perçant la gorge d'un rosbeef barbu jusqu'aux oreilles, j'effectuais une rotation digne d'une danseuse pour me trouver en face de l'officier et de parer une attaque visant la hanche de Tardet. Avec mon arme pas plus longue qu'une dague, j'affrontais un épéiste aguerri, il avait un pantalon gris pour un haut rouge, de sang ou de peinture, je n'ai pas eu le temps de le lui demander vous comprendrez bien. Mes réflexes de Hussard me sauvèrent de bien des misères, car malgré la faible longueur de mon coutelas j'étais capable de dévier chaque fois son arme et d'imposer mon rythme, au bout d'une dizaine de secondes, alors que je visais sa hanche, j'utilisais une technique apprise en entraînement contre le Sous Lieutenant Stephane pour déjouer la garde de mon adversaire et lui trancher les testicules, m'accroupissant dans la rivière alors que l'épée sifflait, elle passa par dessus ma tête et trancha mon chapeau en deux tandis que mon arme ratait de peu sa fémorale pour trancher son organe reproducteur. Son hurlement de douleur ne dura pas, car, abrégeant ses douleurs, je tranchais d'un mouvement sec sa gorge. Ne me contentant alors plus de l'arme de Desaix, je la rangeais à ma ceinture et m’accommodait de l'épée de l'officier récemment tué, mais tandis que je me redressais, un dernier anglais était figé devant moi, son fusil à un cheveux de mon visage, et le scintillement de la balle au fond du canon qui m'arracha un sourire....

-Daille Bitch ! - Me gueula-t-il dans les oreilles par dessus le vacarme.

Et alors qu'un juron sortait de mes lèvres alors que je réalisais que je n'avais tué que cinq anglais, la balle ne sortit pas du canon, sans attendre de comprendre moi-même ce qui se passait, je déviais l'arme et m’apprêtait à enfoncer la pointe mortelle de mon épée lorsque je vit Desaix, derrière l'anglais, la baïonnette sortant de trois pouces du ventre de l'anglais étouffant dans son sang. Il prit alors le fusil de l'anglais, tira la balle qui n'était pas partie, et me hurla alors qu'il repartait en mélée.

-Tu m'en dois une maudit Hussard !

Effectivement, j'ai envers lui une dette que je ne saurai jamais rembourser, car alors, il périt sous mes yeux, se jetant au secours de Bessieres qui luttait avec Theo, un Sous-Lieutenant des Grenadiers et un Caporal du 45e, un groupe de cinq anglais les avait encerclé, et tandis que le Sergent brisait le cercle en enfonçant son arme dans le dos d'un anglais particulièrement inattentif, équilibrant légèrement la balance des forces en présence, une balle perdue, venue de nulle part, alliée ou ennemie, lui emporta quelques doigts de la main droite. Il ne cria même pas alors que son sang giclait, et il n'eut aucun hurlement lorsqu'un anglais, profitant de son désarroi, lui enfonçait son arme dans le cou, payant rapidement cet affront de sa vie, pourfendu par Bessieres qui élimina alors les deux autres anglais dans un même élan de fureur. Je ne reverrai ni Bessieres ni Oeht, j'imagine qu'ils périront face aux anglais, comme tant d'autres...


La mélée se poursuivit alors pendant ce qui me parût des heures et des heures, occupée pour ma part majoritairement par un duel intense à la baïonnette avec un soldat ennemi qui, ayant fait sauter l'épée de ma main, attendit même que je me réarme avant de poursuivre l'affrontement. Un affrontement long et éprouvant, duquel je ressortit vainqueur après de longues minutes pendant lesquelles nos armes s'entrechoquèrent, nos techniques et bottes n'ayant aucun effet l'un sur l'autre, comme si nous nous affrontions nous même... La dernière passe fût décisive, d'un bref mouvement je lui laissais une ouverture, et, me décalant pour ne pas le laisser m'embrocher, je sacrifiait mon bras gauche qui pend encore à mon flanc pour lui enfoncer mon arme dans l'artère aorte, et ses derniers mots avant que son cœur ne cesse de battre furent :

-Nayce Fayt.

Je poursuivit le reste de la mélée à l'épée, n'ayant besoin que d'un bras pour la manier. Et je me souviens de tous les visages de mes amis que j'ai vu tomber avant moi, Tardet, mon apprenti, mon ami, mon rival, mon frère... Mort pour protéger le Sous Lieutenant Napo, surnommé ainsi car il était aussi petit que l'Empereur, ils affrontaient à deux une masse d'anglais en jupes à carreaux, et Tardet, d'un mouvement instinctif après avoir terrassé deux adversaires, s'était jeté derrière Napo pour le protéger d'un coup mortel. Celui qui donnait le coup périt de la main de celui qui l'avait tué, et d'un regard qui veut tout dire, Tardet me fixa, un mot muet se forma sur ses lèvres, et ses yeux s'éteignirent. À cet instant, comme lorsque Napo fut terassé par un coup de crosse à la tempe et s'effondra dans l'eau, j'ai eu l'impression de mourir moi-même... Entre deux affrontements aux côtés de Fire, que je ne quittais plus tant notre duo faisait des ravages au sein des rangs anglais, je vis un groupe de Voltigeurs, parmi eux je reconnus Nade, Frantz, les sappeurs québécois, Agone et quelques autres, formant un cercle bleu parmi tout ce rouge, protégeant leur Colonel blessé au ventre, accroupi près du Général Kahlan décédé sur les genoux du Soldat Zerzer, en larmes... L'envie de les rejoindre me prit, mais je n'osais pas troubler leur concentration extrême, et un trop gros groupe d'anglais me barrait la route pour que je puisse y songer. Je retournais alors avec Fire contre cinq anglais qui tombèrent rapidement sous nos coups, et qui ne nous offrirent que quelques estafilades et un bleu sur la cuisse de Fire. Je vis Bastien, armé d'une épée, qui brandissait dans l'autre un drapeau français. Il se battait avec le Lieutenant Mat et le Colonel Pierre, et il tenait dans sa main le drapeau des grenadiers, apparemment tous tombés au combat. Perdu dans la mélée, je reconnaissais Aussenac, qui tomba alors que je le regardais,vaincu par un épéiste plus talentueux que lui...
Pierre tomba alors, touché par une balle qui ne lui laissa pas de dernier souffle, et Mat dut affronter les anglais que Pierre occupait alors, Bastien étant aux prises avec trop d'ennemis pour s'occuper d'un de plus, bientôt je vis Bastien désarmé, puis assommé, et Mat suivit. Tous deux ne furent pas tués, et je comprenais alors qu'ils tentaient de nous faire prisonniers, ces chiens ! Les voir tous deux, ainsi capturés, anima la rage dans mon cœur qui s'éteignait petit à petit, et un hurlement déchira alors la rivière, un hurlement de rage, de haine, et de douleur...

Puis vint mon tour, à moi, parmi les rares encore debout de l'armée française. Je n'ai pas revu Xam avant de tomber, en fait, je ne l'ai pas revu depuis cet instant où trois anglais tombèrent en une simple seconde, le dernier visage ami que j'ai vu, c'est Fire, le sourire toujours présent sur le visage, qui combattait à mes côtés. Puis, tout est flou, je me souviens qu'on m'agrippait dans le dos, me désarmant d'une brusque torsion du poignet qui me l'aurait brisé si je n'étais souple, puis, alors que je me débattais, un violent coup au crâne, puis, le noir...

Et me voilà, comme je suis alors que j'écris ces lignes, si au moins ils avaient pu me tuer, ces rats... La nuit est avancée, et je sais que c'est la dernière nuit que je passe ici, je ne sais pas ce qu'il adviendra de moi demain, mais au moins, ce que je sait, c'est que cet ouvrage est terminé, j'entend des pas à l'extérieur, pourtant, ce n'est pas l'heure de la ronde, et les anglais ne se pressent jamais tant...Je ne sais pas ce qu'il se passe là dehors, mais je n'ai pas l'envie ou la curiosité d'aller y voir... Soyez témoins, lecteurs s'il y en a, soyez témoins d'un témoignage, du témoignage d'un soldat qui n'a qu'une chose à dire, Vive le IVe Corps d'Armée Français !!!



(Suite assez longue, et peut-être mal rédigée par endroit, mais j'avais de l'inspiration par instants sans trop savoir comment l'exprimer, et puis, ce manque de style peut s'expliquer in RP par le fait que le personnage est blessé et fatigué au sortir d'une bataille, bref bref, il y aura une suite, je vous le dit, mais je ne vous dit ni quand ni comment smile bref, enjoille ze ridiing of ze texte !)
Lubukill
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