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[PW] Le couché de soleil

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Message  Dalakh Ven 19 Aoû - 13:00

Voici un récit/résumé qui m'a été inspiré par le dernier event PW entre français et anglais. Bonne lecture !


Le soleil descendait lentement dans le ciel, faisant flamboyer le monde autour de Jehann Delatour. Mais dans l’œil de ce dernier luisait une toute autre flamme et le reflet d’un tout autre brasier. Devant lui brûlait son navire, et avec, toute sa vie passée et ses rêves de richesse. Les anglais, ces porcs, l’avait brûlé avec les autres après la défaite sur la Manche.
Jehann ferma les yeux. Il pouvait encore voir les anglais filer vers leur vaisseau amiral. Il pouvait encore entendre les cris de panique des hommes autour de lui lorsqu’ils avaient hissé le pavillon de gueules aux lions d’or.

Désormais il n’avait plus rien, rien qu’une arbalète tachée de sang récupérée sur un cadavre et l’équipement qu’on lui avait fournit à la hâte dans la ville de Lys lorsqu’il avait débarqué, hagard, avec les autres rescapés du désastre.
Désormais il se tenait sur une tour de bois, face à la mer en feu, la haine au cœur et la rage au ventre. Ses mains moites se crispèrent sur son arme de fortune. Il allait leur faire payer, par Dieu ! Et s’il ne pouvait se payer avec leur or, il se paierait avec leur sang !

Un rugissement retentit derrière lui et Jehann vit un géant en armure de plate rougeoyante dans le coucher de soleil beugler ses ordres avec une force prodigieuse.
–Les piétons dans les tranchées ! Bougez vous, parbleu ! Les anglais ne vont pas vous attendre ! Si je vois une seule tête dépasser je jure que je la coupe moi-même !
Jehann sourit malgré lui en voyant les fantassins rentrer hâtivement la tête dans les épaules lorsque La Hire passait devant eux. Il regarda à sa droite et vit l’impressionnante chevalerie française – mur colossal de puissance et d’acier – parfaitement alignée derrière une tour, à l’extrémité de la plage. Il se demanda avec abattement ce qu’ils pourraient bien accomplir comme miracle sur cette étroite bande de terre.
Soudain des cris d’alarme retentirent dans les quatre tours qui surmontaient la plage. L’anglais arrivait et Jehann jura qu’il serait bien reçu en épaulant son arbalète.
Deux premiers navires de débarquement se dirigeaient vers la plage étroite et hérissée de centaines de pieux alors que le reste de la flotte de débarquement anglaise achevait ses préparatifs. Il pressa la détente et le carreau fusa vers les navires pour retomber loin devant dans l’eau.
–Halte au feu, crétins ! beugla La Hire.
Ils attendirent donc. Les navires se rapprochaient lentement de la grève et la tension montait dans les rangs des arbalétriers en première ligne. L’une des barges vira de bord pour se diriger vers le flanc droit de la plage tandis que l’autre fonçait vers le flanc gauche. Bientôt cette dernière ralentit à l’approche du rivage et les anglais se préparèrent à débarquer. Jehann arma à nouveau son arbalète et tira. Son carreau atterrit dans le navire mais il distingua aucune perte. Les anglais sautèrent dans l’eau salée, pestant en songeant à leurs cottes de mailles et armures. Jehann passa le pied dans l’étrier, arma un nouveau carreau qui alla se ficher dans le sable. Les anglais fonçaient pour capturer la tour de l’extrême gauche les arbalétriers des autres tours étaient en position idéale pour les cribler de carreaux. Jehann épaula à nouveau son arbalète, expira à fond, fit le vide, et pressa la détente. Le carreau perfora de plein fouet dans le casque d’un sergent anglais, le tuant sur le coup (véridique !) avant de blesser grièvement un nouvel homme. Mais déjà les envahisseurs atteignaient la tour où les retardataires furent massacrés pour laisser la place aux grands archers gallois. Un nouvel ordre résonna dans les tranchées comme un coup de tonnerre suivit d’un grandement lourd et titanesque qui faisaient trembler la tour sur ses fondations. La chevalerie française chargea les lignes anglaises et se fut un bain de sang. Les fantassins anglais furent piétinés, empalés, foulés au pied par la charge française et ceux qui avaient la chance l’en réchapper tombaient sous les coups de l’infanterie.

Les français ne purent savourer cette victoire car déjà les anglais avaient débarqué sur le flanc droit et capturaient la tour. Les flèches sifflèrent aux oreilles de Jehann et l’une d’elle ricocha sur sa cotte de maille. Se mettant à couvert derrières un pilier, ce dernier risqua un coup d’œil. Les archers anglais les criblaient depuis la tour capturée. Les tireurs échangèrent de nombreuses volées inefficaces jusqu’à ce qu’ils se concentrent sur les combats au sol. Les arbalétriers français abattaient sans pitié quiconque négligeait leur présence où était trop absorbé par le corps à corps. A nouveau la chevalerie française culbuta les restes de l’assaut anglais et les piétons nettoyèrent la tour dans un bain de sang.

La même histoire se répéta de nombreuse fois et de nombreuse fois l’ost anglais fut taillé en pièce par les français en large infériorité numérique ; fauchés par les arbalétriers, broyé par les chevaliers et massacrées par les fantassins.
Bien que le moral ne cessât de monter chez les défenseurs, les assaillants revenaient, plus nombreux et féroces. Jehann dénombrait désormais quatre morts, sans compter ceux qu’il avait grièvement blessés, au moins le double. Cette fois l’assaut anglais enfonça le centre de la plage et Jehann se retrouva prit au piège de sa tour. Il dégaina son épée et se hâta vers les escaliers. Un sergent anglais gravit les marches et attaqua un autre défenseur. L’ancien marin brandit son épée et l’abattit de toutes ses forces sur le crâne de son adversaire lui lacérant le visage. Aussitôt un second fantassins assaillit la tour. Jehann brandit son épée mais l’anglais fut plus rapide et lui asséna un violent coup d’estoc. Il s’écroula à terre, suffocant sous l’impact que sa cotte avait amortit et son agresseur attaqua les autres occupants de la tour avant de se faire tailler en pièce.
L’assaut fut finalement repoussé et Delatour se traina à l’aide d’un camarde vers le fort en bois à l’arrière de la plage. Le médecin, une femme dont il ne connut jamais le nom, eu vite fait de le remettre sur pied. Il prit un nouveau stock de carreaux et retourna à son poste.

La plage était désormais jonchée de cadavres anglais que les fantassins entassaient devant les barricades comme défense supplémentaire. Le sable fin était imbibé de sang et de nombreuses barges de débarquement brûlaient où sombraient devant la plage. Mais ce n’était pas fini. Trois nouveau vaisseaux faisaient voile vers la grève et Jehann pouvait distinguer le faible scintillement du soleil rasant sur leurs casques et leurs épaulières malgré le contrejour. Ils envoyaient l’élite. C’était à la fois bon signe et terriblement angoissant. Ils étaient à bout de force mais le plus dur restait à venir.
Bientôt les trois navires accostèrent à l’unisson sur le champ de mort. Jehann pris pour cible un archer anglais qui tentait de l’atteindre. Une flèche siffla et il sortit de son couvert, visa et pressa la détente. Le carreau faucha la tête de l’archer. Jehann arma un nouveau carreau et abattit un second archer qui visait sa tour. Il le toucha entre les côtes, au niveau des poumons, et son corps alla rejoindre celui de son camarade dans la mer rougie par le sang.
Delatour venait de toucher un chevalier anglais lorsqu’un ordre retentit dans son dos.
–REPLI ! Repli vers le fort ! Vite !
Fort de sa précédente expérience Jehann abandonna aussitôt la tour en intimant aux autres de le suivre et courut à toutes jambes vers les portes du fort. Il entendit avec soulagement le lourd claquement des montant et de bruis de la poutre transversale sur ses support dans son dos. Avisant une tour le long de l’enceinte Jehann y grimpa. Il pointa son arbalère sur un chevalier anglais en armure complète qui longeait la tranchée et lui décocha un carreau en pleine tête. Avec un sourire féroce il rechargea et toucha un nouvel anglais. Soudain un sifflement se fit entendre, suivit d’un autre. Les archer les prenait pour cible.
Il essayait de les abattre sans succès lorsque qu’un craquement sinistre retentit dans le fort. La porte venait de céder et les anglais se jetaient dans la brèche. Malheureusement pour eux ils avaient subit trop de pertes sous le feu croisé français et furent taillés en pièces. Jehann s’engagea à la suite des fantassins sur la plage. Les défenseurs massacrèrent les archers anglais dans les tours. Delatour tira un carreau sur un anglais qui brandissait son épée contre un fantassin français. Le carreau l’atteignit dans les reins et le français en profita pour l’achever.

Cette attaque repoussée, les français parcoururent la plage comme après chaque assaut pour soulager les cadavres de leurs biens les plus précieux. Il n’y eu qu’un dernier assaut anglais désespéré, regroupant les marins des navires et ceux qui avaient réussit à échapper aux précédents massacres. Cet assaut misérable fut refoulé à la mer sur la plage même, dans les hurlements d’agonie des anglais et les rugissements de triomphe des français.

Désormais l'éclat rougeoyant sur la mer, la plage et sur les armures était celui du sang – le sang des anglais. Pourtant derrière la joie de la victoire et celle d’être en vie, Jehann Delatour ne ressentait qu’un grand vide. Tandis qu’il pillait les carcasses anglaises au milieu du vacarme des corbeaux et des mouettes qui se repaissaient des yeux des morts et charcutaient les entailles à vif, Jehann savait que son maigre butin ne lui offrirait jamais le luxe de reconstruire son ancienne vie. D’ailleurs, il n’en avait pas l’envie. Il sentait au fond de lui que sa place était ici désormais, au côté des cadavres, en compagnie de la mort.

Le dernier rayon du soleil mourut sur ses sombres pensées car gagner une bataille ce n’était pas gagner la guerre. Non, il y aurait bien d’autres massacres avant que la folie cupide des puissants ne fasse place à la mesure avare des mêmes puissants, ruinés par la guerre. Il y aurait bien d’autres morts avant qu’une nouvelle paix permette d’oublier cette vieille guerre pour mieux faire place à une nouvelle qui aurait le même goût de merde, de cendre et de sang.

Dalakh
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Date d'inscription : 28/05/2011

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